Le changement climatique perturbe fortement le cycle de l’eau en l’accélérant. Certaines régions enregistrent des précipitations plus importantes sur l’année mais subissent des sécheresses pendant l’été et un risque inondation à d’autres moments. Décidément, tout se dérègle…
Quand on s’intéresse au changement climatique, on se rend compte que les conséquences à long terme tournent beaucoup autour du cycle de l’eau.
Nous allons voir aujourd’hui comment tout ce que nous avons vu dans les épisodes précédents de Café Climat conduit à perturber le cycle de l’eau. Augmentation des précipitations, risque inondation, menace de sécheresse : rien ne va plus…
Sommaire
Qu’est-ce que le cycle de l’eau ?
Dans la nature, lorsqu’elle est chauffée par le soleil, l’eau des rivières, des lacs et des océans s’évapore. La vapeur d’eau qui se forme ainsi rejoint l’atmosphère. Plus elle monte en altitude, plus elle refroidit.
Elle finit par se condenser pour former des nuages de gouttelettes d’eau de pluie liquide ou de cristaux de glace. Cette eau redevenue liquide (ou solide) retombe ensuite vers la surface de la Terre et le cycle reprend
Sur les continents, deux options s’offrent à l’eau qui tombe sous forme de pluie ou de neige :
- Ruisseler sur le sol, en direction du point le plus bas des environs pour finir dans les rivières et reprendre le cycle de l’eau évoqué plus haut ;
- S’infiltrer dans le sol.
Une grande partie de l’eau infiltrée s’évapore ensuite, lorsque le soleil brille ou que le vent souffle :
- Directement lorsque l’eau se trouve en surface ou sur un sol nu.
- En empruntant le réseau des racines et des feuilles lorsque le sol est planté de végétation.
L’eau retourne ainsi à l’atmosphère par le biais d’un phénomène nommé « évapotranspiration ».
Une autre partie de l’eau infiltrée sert à alimenter les nappes phréatiques. Pendant la période froide de l’année notamment, le sol se charge en eau et celle-ci s’infiltre profondément jusqu’à être hors d’atteinte du phénomène d’évapotranspiration.
Depuis la nappe phréatique, l’eau rejoint ensuite les ruisseaux puis les rivières qui elles-mêmes se jettent plus loin dans les mers et les océans. Le cycle de l’eau évoqué plus haut reprend alors son cours.
Le changement climatique perturbe le cycle de l’eau
La première conséquence de l’augmentation de la température de l’air est l’augmentation de l’évaporation et donc l’augmentation des précipitations. Mais ces précipitations ne seront pas réparties uniformément sur la surface de la planète.
Moins de précipitations, cela rend les cultures difficiles et les précipitations plus importantes dans certaines régions pourront causer des crues. Le risque inondation sera alors d’autant plus élevé.
Mais ce n’est pas tout…
Sur les cartes ci-dessous, vous avez une idée de l’évolution prévue des précipitations annuelles (à gauche) et estivales (à droite) pour la période 2071-2100 par rapport à la période de référence 1971-2000 (pour le scénario de forçage RCP 8.5 du GIEC).
À précipitation constante, si la température est plus importante, cela veut dire plus d’évaporation et donc les sols s’assèchent.
Une évaporation plus importante de l’eau avant qu’elle puisse s’infiltrer dans le sol n’est pas bonne pour les cultures mais également pour nous pour reconstituer les réserves d’eau douce.
Un risque inondation accru
Enfin, c’est la même problématique pour les glaciers qui servent de réservoirs d’eau douce sous forme solide. Ils fondent en partie en été, quand il fait chaud et cela alimente en aval les réserves d’eau douce liquides.
La fonte des glaciers aura donc 2 phases : d’abord une augmentation des cours d’eau lors de leur fonte et ensuite, quand il n’y aura plus de glacier, une diminution des réserves d’eau douce disponibles dans ces régions en été.
Ce qu’il faut retenir, c’est que le cycle de l’eau est déjà perturbé. Cela veut dire des précipitations plus importantes à certains endroits mais paradoxalement moins de réserves d’eau douce disponibles.
Dans le prochain article, j’assemble toutes les pièces du puzzle pour le dernier épisode de la série.