Énergie, transport, alimentation, consommation… Bienvenue dans l’ère de la sobriété volontaire. Les contraintes d’une vie plus sobre ont un objectif simple : que nos vies sur terre demeurent aussi supportables que possible. Mais on ne parle pas ici uniquement de sobriété énergétique, on parle de sobriété tout court, c’est-à-dire consommer moins de produits, de services et même de nourriture…
On connaissait la Sobriété heureuse de Pierre Rhabi, on nous vend aujourd’hui le concept de la Sobriété volontaire. Les contraintes d’une vie plus sobre ont un objectif simple : que nos vies sur Terre demeurent aussi supportables que possible.
Sommaire
La sobriété, c’est quoi ?
Il vaut mieux en effet que nous fassions ce choix de la sobriété de nous-mêmes, collectivement et dans la justice sociale, car une sobriété qui ne serait pas volontaire, serait subie, contrainte, imposée. Ça ressemblerait alors beaucoup à de l’austérité, voire à de la pauvreté.
Mais de quelle sobriété parlons-nous au juste ?
L’expression « sobriété », pour la plupart des gens, signifie « consommer moins d’alcool ». La sobriété volontaire renvoie ainsi à l’idée de modération. Dans un sens plus large, ça veut dire être raisonnable et adopter un comportement humble et discret. La sobriété correspond ainsi à une vertu morale. Elle traduit la volonté d’aller à l’encontre de ses désirs naturels, qui sont fatalement excessifs et néfastes.
La sobriété énergétique
On confond souvent la sobriété énergétique avec l’efficacité énergétique. La différence est pourtant simple. Si un individu remplace son 4×4 diésel polluant par une Renault Zoé ou une Peugeot e-208, c’est de l’efficacité énergétique. S’il choisit de la substituer par un vélo, une bonne paire de chaussures de marche ou les transports en commun, c’est de la sobriété !
En d’autres termes, l’efficacité, c’est consommer moins pour obtenir le même résultat, comme remplacer sa voiture pour faire le même trajet. La sobriété, c’est obtenir le résultat en consommant le moins possible, c’est-à-dire en changeant de comportement, comme passer de la voiture au train ou au vélo.
L’efficacité énergétique implique l’utilisation des technologies qui permettent de réduire les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle d’un objet ou d’un système donné. La sobriété énergétique poursuit le même objectif mais par un changement de comportement, de mode de vie ou d’organisation.
La sobriété énergétique vise donc à couvrir les besoins essentiels, sans superflu. C’est un ajustement de la consommation aux besoins réels de l’individu ou du ménage, qui entraîne une réduction de l’empreinte carbone et, dans le même temps, une préservation des ressources.
La sobriété alimentaire
On le sait, la surconsommation de viande a un impact considérable sur l’environnement : émissions carbone, compétition pour les terres agricoles, pollution des milieux, etc. La sobriété alimentaire commence donc nécessairement par une baisse drastique de la consommation de viande, spécialement les viandes de bœuf et d’agneau.
Mais la viande et la volaille, dont le prix a augmenté de 25 % ne sont pas les seuls produits concernés. Presque toutes les denrées alimentaires ont subi l’inflation du coût des matières premières et affichent des prix en hausse de 10 % en moyenne. 18% pour les pâtes ! Le pouvoir d’achat a pris un coup de massue.
On peut penser que la modération alimentaire est moins une sobriété volontaire que contrainte. On réduit sa consommation de nourriture en qualité et/ou en volume tout simplement parce que c’est devenu trop cher…
La preuve avec le baromètre NielsenIQ qui, avant même l’été, relevait la baisse de 10 % des ventes de chocolat en tablettes, d’herbes aromatiques et d’épices, de pâtes mais aussi de produits frais (-6 %). Les foyers modestes évitent désormais le poisson (-16 %), les alcools (-15 %), les jus de fruits (-10 %). Doit-on encore parler de sobriété ou déjà de pauvreté ? La frontière est mince…
La sobriété de consommation
Les modes de consommation de biens et services sont en train de changer en profondeur : là encore, une plus grande sobriété est de mise, même si on peut se demander si elle n’est pas plus contrainte que choisie.
L’exemple le plus visible : les ventes des magasins d’habillement ont baissé entre 15 et 25 % par rapport à 2019 (année de référence pré-covid) et même l’activité e-commerce du secteur s’est contractée. On parle même de « déconsommation »…
Alors, le modèle de consommation de masse est-il en voie de réduction ? On peut penser qu’il y a un désir de s’éloigner d’une consommation fondée sur l’accumulation et plus d’aspiration pour consommer autrement : moins mais mieux.
Entre les impératifs écologiques et la baisse du pouvoir d’achat, les consommateurs se tournent de plus en plus vers le marché de l’occasion. Si la récupération restent une nécessité pour de nombreuses personnes, elle connaît désormais un pic de popularité auprès des classes moyennes.
Ces nouvelles tendances de sobriété de consommation peuvent s’interpréter de deux façons. C’est à la fois une bonne nouvelle car il y a plus de recyclage et une mauvaise nouvelle car cela confirme un recul marqué du pouvoir d’achat des Français.
La sobriété volontaire, ça vous tente ?
Si, au niveau collectif, la société s’engage dans la sobriété choisie, nous allons peu à peu modifier les normes sociales, nos besoins individuels et nos imaginaires collectifs au profit d’une réduction volontaire et organisée des consommations d’énergie, de biens et services et d’alimentation (manger moins mais manger mieux !).
Cette démarche, si elle est acceptée par tous, permettra de limiter les externalités négatives des modes de consommation et de production (pollutions, dégâts environnementaux, bruit, problèmes de santé, etc.) et pourrait participer, en ce sens, à une amélioration de notre qualité de vie.
Et vous, vous êtes prêt à y croire ?