Oui, il existe certaines catégories de médicaments qui font grossir ou qui sont responsables d’une modification de la silhouette. Médicaments à base de cortisone, antibiotiques, antidépresseurs… Voyons quels médicaments vous font grossir, et pourquoi !
Les corticoïdes induisent fréquemment une prise de poids, particulièrement lorsqu’ils sont pris durant plusieurs semaines ou mois. Commençons par ceux-là.
Sommaire
Les médicaments à base de cortisone
Lors des traitements courts pour un problème temporaire rhumatologique ou une inflammation des voies aériennes, cette prise de poids est habituellement modérée, de l’ordre de 1 à 2 kg. La plupart du temps, ce phénomène est en relation avec une rétention de sel et d’eau.
Cette augmentation de poids est temporaire, régressant souvent à l’arrêt du traitement, aussi brutalement qu’elle est arrivée. C’est un sujet de stress chez les personnes en cours d’amaigrissement, qu’il faut vite rassurer.
Le seul traitement consiste à utiliser un régime sans sel, et de préférence sans sucre, pour limiter l’impact de ces médicaments qui font grossir.
En revanche, en cas de traitement long avec des doses importantes, les corticoïdes vont jusqu’à modifier l’aspect physique avec un arrondissement du visage (le visage « lunaire »), l’apparition d’une bosse au niveau de la nuque (« bosse de bison ») ou une augmentation du tour de taille.
Ces anomalies sont dues à une redistribution des cellules graisseuses dans l’organisme (appelée lipodystrophie) et pas à une rétention d’eau. Ici, les consignes alimentaires doivent être plus précises, et un régime est quasiment nécessaire.
Augmentation des protéines, diminution des matières grasses et des sucres et limitation du sel sont particulièrement recommandées. L’appétit augmente fortement en raison d’une hausse de l’irritabilité et de l’hyperactivité qui résulte du médicament.
On peut maigrir même sous cortisone, mais il faut reconnaître que c’est tout de même plus difficile.
Médicaments qui font grossir : antibiotiques et les anti-inflammatoires
Même avec un moindre effet, les antibiotiques et anti-inflammatoires ils sont également responsables d’une augmentation de la rétention de sel et d’eau. L’augmentation de poids ne dure pas et cède dès l’arrêt du traitement, inutile donc d’en parler plus longtemps.
Les antidépresseurs et les médicaments psychotropes
Ces médicaments sont utilisés pour soulager la souffrance psychique. Nous, Français, avons l’habitude de les utiliser à forte dose et fréquemment. Ils sont prescrits dans les cas de dépression et de troubles psychiatriques du plus léger au plus important.
L’un des effets secondaires les plus fréquents est la prise de poids, qui peut atteindre jusqu’à 4 kg au bout de 10 semaines. Les raisons sont multiples : ralentissement ou modification du métabolisme, augmentation de l’appétit, réduction de l’activité et changements hormonaux.
Ce dernier effet serait une cause majeure de la prise de poids, bien que peu souvent cité. C’est l’hypothalamus, glande située dans notre cerveau, qui régule les sensations de faim et de satiété, selon les signaux qu’il reçoit via les hormones.
Les médicaments psychotropes sont aussi des médicaments qui font grossir. Ils perturbent ces signaux et provoquent un dérèglement des mécanismes de faim et de satiété par un effet orexigène, c’est-à-dire qui stimule l’appétit et diminue la dépense énergétique, induisant en conséquence une prise de poids.
Les antihypertenseurs
Cette classe de médicaments est destinée à soigner l’hypertension artérielle. Certains antihypertenseurs (inhibiteurs calciques, antihypertenseurs centraux, alphabloquants…) peuvent favoriser la prise de poids par la rétention d’eau. C’est ainsi que peut apparaître un œdème qui correspond à un gonflement des tissus dû à une accumulation d’eau (ou de liquide).
Les antihypertenseurs favorisent la dilatation des vaisseaux sanguins afin de ralentir la pression artérielle mais, par la même occasion, les vaisseaux deviennent également moins « étanches » et laissent filtrer le liquide dans lequel baignent les globules vers le tissu interstitiel, c’est-à-dire les tissus situés entre les organes, formant ainsi un œdème.
Les bêtabloquants
Les bêtabloquants sont utilisés pour traiter l’hypertension, le diabète ou les troubles cardiovasculaires. La prise de poids qu’ils induisent est due au phénomène de la thermogenèse. Ce phénomène naturel régule la température corporelle en brûlant les calories et les graisses de l’organisme.
Les bêtabloquants réduisent de moitié l’effet de la thermogenèse après les repas, entraînant ainsi le stockage des graisses dans l’organisme et donc la prise de poids. Toutes ces substances sont donc susceptibles de favoriser la prise de poids ou de contrarier la perte de poids.
Cependant la priorité est toujours donnée au traitement des maladies et il faut faire avec. Rassurer la personne qui grossit et donner des conseils diététiques adaptés font partie du travail quotidien. Mais Il vaut mieux être prévenu, car un amaigrissement se déroule souvent sur une période de plusieurs mois, avec un risque de nombreuses interférences.
On veut toujours passer d’un poids à un autre dans un amaigrissement, alors que le chemin est pavé d’incertitudes. Il faut en général prendre son mal en patience et savoir, en cas de petit incident, relativiser la stagnation du poids ou son augmentation en attendant de régler le problème, en acceptant qu’il s’agisse d’une situation temporaire.
J’aurais également pu vous parler des hormones sexuelles et de l’insuline. Mais celles-ci étant à l’origine produites par le corps humain, je ne pouvais les classer parmi les médicaments qui font grossir même si elles peuvent être injectées (en cas de carence) à la manière d’un médicament mais cela sera l’occasion d’un autre article sur les raisons de la prise de poids.