On a beau dire que l’argent ne fait pas le bonheur, les études sociologiques ont tendance à nous prouver le contraire : une augmentation de richesse semble associée à une hausse du bien-être. Mais si l’argent fait le bonheur, combien faut-il gagner pour être heureux ? Si vous répondez « le plus possible », vous allez être surpris…
Les études menées depuis une vingtaine d’années l’ont clairement établi : l’argent fait le bonheur, mais seulement jusqu’à un certain point !
Des chercheurs ont tenté d’évaluer avec précision la position de ce point. De quelle somme sonnante et trébuchante une personne a-t-elle besoin pour être heureuse ? Jusque-là, la réponse paraissait évidente : le plus possible !
Sommaire
Est-ce que l’argent fait le bonheur ?
Si l’argent fait le bonheur, est-ce que plus d’argent rend encore plus heureux ? Y a-t-il une corrélation nette entre bien-être et rentrées d’argent ? Ou y a-t-il un niveau de blocage où le fait d’amasser des revenus supplémentaires n’augmente plus le niveau de bonheur ?
Dans une étude de 2010, Daniel Kahneman, psychologue, et Sir Angus Deaton, Prix Nobel d’économie en 2015, avaient constaté qu’après qu’un certain plafond (voisin aux États-Unis de 75,000 $ par an), le sentiment de bonheur atteint une sorte de plateau.
Le bonheur coûte plus cher aux femmes
Dans une méta-étude plus récente, un groupe de psychologues américains des Universités d’Indiana et de Virginie, ont analysé des données collectées auprès de 1,7 million de personnes dans le monde entre 2005 et 2016 par l’institut de sondage Gallup.
Comme prévu, l’analyse a montré que les habitants des pays riches avaient besoin de plus d’argent pour être heureux que ceux des pays pauvres. Elle a aussi révélé que dans toutes les régions du monde, on estime qu’il existe un « revenu idéal » au-delà duquel les populations pensent que la qualité de vie n’augmente plus.
En moyenne, le niveau de revenu idéal (le salaire annuel d’une personne) est ainsi estimé à 95000 $ par an pour être en mesure de réaliser tous ses rêves et compris entre 60000 et 75000 $ pour être simplement heureux dans la vie.
Les universitaires ont néanmoins établi des différences notables entre les sexes en regardant la moyenne mondiale, le bonheur semble coûter moins cher pour les hommes (90000 $) que pour les femmes (100000 $). Il est aussi moins élevé pour les personnes non diplômées (70000 $) que pour celles ayant un haut niveau d’éducation (115000 $).
L’argent fait le bonheur… mais jusqu’à un certain point !
Autre enseignement de cette étude, dans le monde entier, les gens ont une notion de plafond de revenus qui, s’il est dépassé, réduit le sentiment de bonheur des individus. Pour quelles raisons ?
La volonté d’être riche nécessite forcément un travail acharné. Et, effet pervers, l’accroissement de richesse entraîne le désir d’amasser toujours plus.
Cela crée ainsi un cercle vicieux : plus on veut gagner, plus on doit satisfaire d’exigences, plus cela prend du temps et moins on peut s’accorder de loisirs et vivre des expériences positives. Selon les personnes interrogées, les valeurs matérialistes nourriraient la compétition entre individus et feraient baisser la qualité de vie.
L’argent fait le bonheur mais seulement jusqu’à un certain point. Il y aurait donc un seuil de revenus au-delà duquel l’individu ne peut plus faire ce qui est indispensable pour alimenter le sentiment de bonheur: passer du temps avec ses proches, échapper au stress, faire attention à sa santé, profiter du temps libre et jouir tout simplement des petits plaisirs de la vie.
No limit ?
Une étude publiée en janvier 2021 par Matthew Killingsworth de l’Université de Pennsylvanie semble remettre en cause ce point de bascule. L’universitaire a cherché à déterminer si le niveau de bonheur augmente avec les revenus. Il a envoyé chaque jour la même question aux répondants via une application mobile.
La question « comment vous sentez-vous en ce moment ? » a été posée de façon aléatoire pendant la journée aux 33000 participants qui devaient choisir une réponse variant entre “très mal” et “très bien”. Les données ont alors été croisées avec le niveau de revenus des répondants.
Conclusion : le sentiment de bien-être éprouvé par un individu augmente en fonction de ses revenus, et, dans l’échantillon étudié en tout cas, il ne semble pas y avoir de limites. Plus on gagne, plus on est riche, plus on est heureux. C’est presque triste…
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