En été, les corps sont exposés. Tenues plus légères, maillots de bain… Voyons quel rapport vous avez avec votre corps, et comment vous allez gérer cet été pour conserver votre poids et de belles formes, sans prendre de risque pour la rentrée.
L’idéal corporel se construit principalement de deux façons. D’un côté, le contexte économique provoque parfois l’obligation de manger et de manger le plus possible en cas de restrictions alimentaires, pour prévenir la famine.
De l’autre, la représentation du corps et des belles formes est souvent définie par les artistes – qu’ils soient sculpteurs, dessinateurs, peintres ou, plus encore aujourd’hui, cinéastes, photographes – et désormais par les réseaux sociaux.
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Les belles formes définies par les influenceuses ?
Ceux qu’on appelle les « influenceurs » sont en train de dessiner le corps idéal d’aujourd’hui. Photographes d’un corps imaginaire, ils ont de surcroît la possibilité, à la façon du peintre, de modifier leur silhouette grâce aux logiciels de correction photographique.
Plus grande sera la notoriété ou la force de cet influenceur, plus vite il imposera lui-même ce modèle de beauté. Schopenhauer disait que la vie est un pendule qui évolue de l’insatisfaction à l’ennui.
On se demande si l’influenceur n’est pas dans le monde de l’ennui et son suiveur dans celui de l’insatisfaction.
Face à ce mécanisme se développe un modèle de contestation. Un mot apparaît, et vous l’avez entendu : la « grossophobie ».
Parallèlement à la volonté de lutter contre cette forme de discrimination à l’égard de l’obèse ou du gros, on tente également de mettre en valeur une femme aux belles formes ou aux formes plus développées, pas complètement obèse, mais en vrai surpoids, avec une silhouette qui se rapproche de celle de la Renaissance.
Les mannequins « larges »
Ce n’est pas nouveau, puisqu’il y a quelques années, un mannequin obèse s’affichait dans des publicités sur les murs de Paris. L’effet fut notoire et tout le monde en a parlé, mais un an plus tard, tout était oublié.
Il faut dire que l’obésité reste encore pour le moment minoritaire dans notre pays, et que les groupes militants n’ont pas assez de visibilité pour pouvoir obtenir un résultat face à la pression générale.
Une certaine forme d’hypocrisie règne au sein des marques et des publicitaires qui font la promotion des femmes rondes ou obèses, soi-disant pour protéger la femme du diktat de la minceur, mais surtout pour s’offrir une image de lutte contre la discrimination.
De la même façon, certains journaux mettent en couverture une femme grosse ou ronde aux belles formes mais ne le font qu’une seule fois, pour le fameux buzz ! Il est difficile de changer la société et la volonté de minceur ou de maigreur, en tout cas à notre époque, puisque c’est un vœu collectif.
Miroir, mon beau miroir
Le miroir a toujours été un symbole important. Le téléphone portable remplit désormais ce rôle. Il est notre miroir, mais il est également maintenant l’image offerte en miroir à tous ceux qui la regardent.
Et quelle image souhaitez-vous vous offrir, et offrir au regard de l’autre ? Et le regard de l’autre est-il si important ?
Ce miroir, qu’est notre téléphone ou le regard des autres fixe pour chacun d’entre nous nos désirs, incarnant à la fois ce que nous sommes et ce que nous voudrions être. Cette image envoie à l’autre ce qu’il devrait être et ce qu’il n’est pas.
Ce décalage crée la frustration face aux belles formes et amplifie le désir de se contraindre à vouloir un corps parfois impossible à atteindre, au prix de n’importe quelle privation.
Alors je vous le répète, prenez votre temps. Maigrir vite au départ peut vous motiver mais vous savez avec Savoir Maigrir qu’avec perte de poids sur le long terme et une véritable rééducation alimentaire, les résultats sont bien meilleurs.
Si vous relisez le texte du Banquet de Platon, vous verrez combien la beauté est un critère subjectif qui ne concerne pas seulement le corps, et peut-être encore moins le corps que le reste.
Mais cette approche essentiellement philosophique se trouve confrontée à la puissance de l’extérieur. Autrefois plus modeste, cette imprégnation est devenue désormais très violente du fait du règne de l’image.
Avant, une publicité était offerte à tous les regards, dans un environnement ouvert. Aujourd’hui, elle est personnalisée : vous regardez la votre sur votre écran, dans votre intimité, vivant en solitaire la douleur de n’être pas le modèle que l’on regarde.
Dans un tel contexte, toutes les tentatives de remettre en valeur vos formes auront du mal à triompher, malgré vos vœux pieux les plus sages. Je le vois au quotidien. J’ai toujours soutenu l’idée que le poids idéal était celui où l’on se trouve soi-même beau et heureux.
Si je recueille en général l’approbation de mes patients dans l’intimité du bureau, une fois confrontée à l’extérieur, ma parole perd de sa force et le désir de maigrir à tout prix revient au grand galop.
Notre propre image a tendance à se construire sur l’image des autres, ce qui explique d’ailleurs la déraison dans la pratique des régimes car seul le résultat compte.
Alors cet été, soyez indulgents avec vous-même, conservez un plaisir alimentaire tout en gardant le contrôle car vos belles formes ne regardent que vous !