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mardi 17 décembre 2024

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On t'aide à voir le verre à moitié plein

Le surpoids, c’est dans la tête ?

L’excès de poids n’est pas uniquement une affaire de chiffres sur la balance ou de graisses qui s’amassent “mécaniquement” parce qu’on mange trop ou mal. Il est parfois la conséquence de problèmes psychologiques. Les kilos en trop peuvent-ils être des signes de dépression ?

Il arrive que vous grossissiez non en raison de ce que vous avez dans votre assiette… mais à cause de ce qui s’accumule dans votre tête. Pour autant, devez-vous mettre toute la responsabilité des excès alimentaires sur le dos de ces seules questions psychologiques ?

Le surpoids, un “problème psychologique” ?

En vérité, l’explication “psychologique” est devenue au fil des ans une case fourre-tout. À tel point que j’en ai assez (et sans doute vous-aussi) qu’on réponde de façon simpliste : “C’est à cause du stress”, à tout individu se plaignant d’avoir pris du poids.

Ne pas pouvoir contrôler son poids, ses habitudes alimentaires ou sa nourriture, ne provient pas forcément du stress. Sans aller plus loin, il faut développer ce que signifie “un problème psychologique », en chercher la source, l’origine et, mieux, des solutions.

L’utilisation du terme stress, c’est souvent la poubelle de toutes les explications vaseuses, terminologie qui sert à désigner tous les troubles du mal-être sans apporter la moindre nuance.

Aussi, mettons les choses au clair : un facteur psychologique entre bel et bien en jeu dans le surpoids. D’une certaine manière, il existe même une sorte d’effet de balance – sans jeu de mots – entre le psychisme et la prise de poids et/ou la perte de poids.

Pour autant, régler un problème d’ordre psychologique ne suffit pas pour obtenir une baisse de kilos…

De bons résultats ne seront obtenus que si les deux sont traités en même temps.

Des traitements inadaptés

L’ennui, c’est que les traitements actuels sont peu efficaces. Les méthodes comportementalistes, séduisantes sur le papier, offrent très peu de résultats, en tout cas pour la perte de kilos.

Au mieux, on obtient une réduction des troubles du comportement alimentaire, mais cela conduit souvent ensuite à une stagnation du poids.

Au final, la thérapie sert surtout à régler un problème psychologique en utilisant l’argument de la prise de poids, ce qui est un premier point positif, mais sans agir sur le problème nutritionnel de fond en lui-même.

Les personnes en surpoids ou obèses qui consultent cherchent à voir leurs kilos s’enfuir, mais aussi à régler les troubles du comportement alimentaire qui les handicapent socialement.

Les kilos en trop comme signes de dépression ? – Dr Jean-Michel Cohen

S’opère un effet ciseaux : l’angoisse que génèrent les troubles génère une nouvelle angoisse, qui s’additionne à la première et qui incite à manger pour la calmer. Je ne tiens pas à inonder cette lettre de termes trop compliqués, en recourant aux mots névroses, psychoses, états dépressifs.

D’autant qu’en employant cette terminologie, on oublie le facteur à l’origine du surpoids, la plupart du temps un événement de la vie.

Prendre en charge les signes de dépression

Nous savons aujourd’hui que le surpoids peut être la conséquence de facteurs génétiques mais aussi psychologiques.

Dans de nombreux cas, la prise alimentaire, donc l’ajout des kilos, sert en réalité à compenser des troubles plus graves, qui éclateraient au grand jour s’il n’existait pas la possibilité de se nourrir afin d’effacer des douleurs, des peurs

Les consultations de nutrition se doublent dès lors souvent d’un travail psychologique, l’aliment et la prise en charge du régime, associés à la qualité de la relation avec le thérapeute, fonctionnant presque comme une psychothérapie.

Ainsi, une personne qui réussit son régime peut améliorer son état psychologique. Mais s’il y a échec de l’amaigrissement ou si le trouble est trop profond, la situation ne fera qu’empirer.

Voilà pourquoi, même si nous trouvons une origine génétique à un surpoids, le médecin comme le patient doivent s’interroger sur la nature de la prise de kilos émotionnels et sur l’événement qui l’a provoquée.

Par expérience, j’ai constaté – mais je ne suis pas le seul – que cette date de rupture était très souvent la clé du problème.

C’est pourquoi je ne comprends pas qu’on refuse, comme cela arrive parfois, un amaigrissement à une personne en difficulté psychologique, la condamnant ainsi à subir son surpoids et donc à souffrir deux fois.

Une fois ce jour où cet événement décelé, un déclic apparaît. Et ce déclic, cette raison qui vous est personnelle, va faciliter le long processus d’amincissement.

Ce déclic, cela peut aussi être un objectif, un désir, une volonté. Et c’est peut-être ce qui vous anime aujourd’hui : assurer votre perte de poids pour prendre soin de votre santé, pour profiter de ceux que vous aimez… Cela vous est forcément très personnel.

A PROPOS

Jean-Michel Cohen
Jean-Michel Cohenhttps://www.savoirmaigrir.fr
Dr Jean-Michel Cohen est Médecin-nutritionniste, auteur, créateur du programme "Savoir Maigrir" et intervenant régulier dans les médias.
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