Saule blanc, curcuma, échinacée, harpagophytum… Ces plantes sont proscrites en cas d’infection par le coronavirus (par décision des autorités sanitaires). On a voulu comprendre pourquoi ces stars de la phytothérapie se retrouvent sur la liste des plantes interdites en cas de Covid.
L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) dans un communiqué paru à la mi-avril 2020 a interdit la consommation d’une douzaine de plantes (en tisane, en teinture-mère, en macérat ou en complément alimentaire) en cas de symptômes pouvant faire penser au Covid-19.
Ces plantes, fébrifuges, anti-inflammatoires ou immunomodulatrices, auraient pour effet de « perturber les défenses naturelles de l’organisme utiles pour lutter contre les infections et, en particulier, contre le coronavirus. Elles pourraient agir comme les médicaments anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) ».
On savait déjà que le Ministère de la Santé avait recommandé dès la mi-avril de ne pas prendre de médicaments anti-inflammatoires en cas de symptômes pouvant faire penser au coronavirus.
L’Ibuprofène, l’Aspirine, l’Advil, l’Antarène, le Nurofen, le Spedifen et les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens ont pour effet de diminuer la réponse immunitaire de l’organisme, une action qui pourrait favoriser l’infection par le Covid-19 et le développement de complications potentiellement graves.
Sommaire
La liste des plantes interdites
Sur sa liste des plantes interdites en cas de Covid-19, l’Anses mentionne spécifiquement 12 espèces, très communes en phytothérapie. On retrouve des végétaux aux propriétés anti-inflammatoires :
- Saule blanc,
- Reine des prés,
- Écorce de bouleau,
- Bourgeons de peuplier,
- Polygala,
- Verge D’Or,
- Harpagophytum,
- Curcuma,
- Boswellia,
- Myrrhes (commiphora)
Et des plantes aux propriétés immunomodulatrices :
- Échinacée,
- Harpagophytum (ou liane du Pérou).
Pourquoi cette liste des plantes interdites ?
Quelle est la raison d’une telle mise en garde ? Nous avons interrogé le Dr Yann Rougier, Médecin-spécialiste et grand connaisseur de la phytothérapie, pour nous apporter des réponses précises.
Dr Yann Rougier : Quand nous sommes atteints par un microbe, virus ou bactéries, la recommandation prioritaire est de laisser agir les ressources naturelles du corps, c’est à dire de laisser monter la fièvre. Toutes les plantes indiquées dans la liste sont fébrifuges donc ne sont pas indiquées dans une telle situation.
Par exemple, la plus connue, est le saule blanc qui est à l’origine de l’un des plus célèbres médicaments du XXème siècle : l’aspirine. L’action fébrifuge de la salicyline, c’est-à-dire sa capacité à faire baisser la fièvre, a été démontrée (en 1829 par le pharmacien français Pierre-Joseph Leroux).
Ses recherches furent reprises plus tard par le chimiste allemand Bayer qui mit au point la version synthétique de l’acide salicylique, l’acide acétylsalicylique, c’est à dire l’aspirine dont on consomme aujourd’hui 40 000 tonnes par an dans le monde !
Toutes ces plantes sont utiles en revanche lorsqu’on traite des maladies douloureuses inflammatoires sur une période prolongée, ce qu’on appelle des maladies chroniques. Il est donc sage de ne pas consommer ces plantes au début d’une maladie infectieuse comme le Covid-19, en dépit du fait qu’elles puissent être très précieuses en prévention, c’est à dire lorsqu’il n’y a aucun symptôme.
En effet, en matière de phytothérapie, il y a une très grande différence entre la prévention et le traitement. Il est donc justifié d’arrêter de consommer des plantes fébrifuges et anti-inflammatoires ou des compléments alimentaires dérivés de ces plantes en cas de déclenchement de la maladie.
Un avis médical s’impose en cas de maladie chronique
Les autorités de santé ont enfin précisé que les personnes consommant ces compléments alimentaires dans un but préventif doivent suspendre immédiatement leur consommation dès l’apparition des premiers symptômes du Covid-19. Et pour les personnes atteintes de pathologies chroniques en partie traitées par phytothérapie, un avis médical s’impose.
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