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On t'aide à voir le verre à moitié plein

Et si la voiture électrique n’était pas la panacée ?

Parmi les avantages d’une voiture électrique, on sait qu’elle pollue beaucoup moins qu’un véhicule à moteur thermique (diesel ou essence). Une fois sur la route, son bilan carbone est nettement plus favorable. Mais est-ce pour autant la solution rêvée pour réduire massivement la consommation d’énergies fossiles ? Pas si sûr…

Contrairement aux véhicules thermiques, le premier des avantages d’une voiture électrique est de rejeter peu de CO2 par kilomètre. Selon les études, les véhicules électriques rejettent environ 110 g CO2/km, ce qui équivaut à une réduction substantielle par rapport à leurs équivalentes diesel ou essence. Par comparaison, une voiture à essence puissante ou lourde émet plus de 250 g CO2/km, et un véhicule compact de 130 à 180 g CO2/km.

Quels sont les avantages d’une voiture électrique ?

Si le bilan carbone d’un véhicule électrique semble a priori favorable, le problème se situe plutôt en amont, avant sa mise en circulation. C’est au niveau de la production, de la gestion des batteries et du processus de fabrication de l’énergie électrique que cela pêche.

En effet, la production d’une voiture électrique (batterie et moteur compris) demande plus d’énergie et émet deux fois plus de gaz à effet de serre que celle d’un véhicule thermique.

Les batteries pour voitures électriques ont une très forte empreinte écologique car elles nécessitent l’utilisation d’énergies fossiles et de métaux comme le lithium.

Ainsi, l’émission associée à la production d’une batterie représenterait en moyenne 5 tonnes d’équivalent CO2, ce qui correspond aux émissions de 1 600 litres de diesel ou 1900 litres d’essence. Par ailleurs, les usines de fabrication des batteries comme le chinois CATL, numéro un du marché mondial, sont dans le collimateur des ONG.

L’autre point à prendre en compte est la production de l’électricité, qui va influencer le bilan carbone des véhicules. Dans les pays qui produisent encore beaucoup d’électricité carbonée, rouler à l’électrique est tout sauf écologique.

Une étude de l’ICCT a montré, en juillet 2021, que même en Inde où l’électricité est largement d’origine fossile, le bilan carbone sur l’ensemble du cycle de vie des véhicules électriques reste de 19 à 34 % inférieur à celui d’une voiture thermique. Nous voilà rassurés !

Des petits inconvénients à considérer

À l’usage, le bilan de la voiture électrique est donc beaucoup plus acceptable que celui des véhicules essence ou diesel. Mais attention, l’économie n’est pas instantanée, elle prend des années.

Selon les études, le bilan carbone entre les deux types de motorisations ne s’équilibre qu’au bout de 30000 à 40000 km parcourus. Comme les Français roulent en moyenne 1000 km par mois, faites le calcul. Le véhicule électrique ne devient plus vertueux qu’après 3 à 4 ans d’utilisation.

Les inconvénients et les avantages d’une voiture électrique – Le Monde

Il s’agit donc de conserver son véhicule électrique le plus longtemps possible, sachant que la durée de vie moyenne d’une batterie électrique est estimée à dix ans et que celle d’un véhicule conventionnel (thermique) est de 11 à 12 ans (soit 150 000 km).

Ce dernier point reste encore controversé. Certains rapports ont souligné que la plupart des véhicules électriques avaient une durée de vie inférieure à celle des véhicules à moteur à combustion. Autre écueil, certains observateurs notent qu’il faudra probablement changer les batteries des véhicules au bout de quelques années pour qu’elles demeurent performantes. De quoi dégrader considérablement le bilan carbone de la voiture.

Enfin, il faudra aussi recycler les batteries usagées, dans lesquelles on trouve des métaux toxiques, rares, précieux mais aussi des acides.

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Si la solution n’est pas électrique…

Interrogé sur l’intérêt de la voiture électrique, Jean-Marc Jancovici, spécialiste de l’énergie et de la transition énergétique, préfère formuler la question différemment : « Et si on ne demandait pas de choisir entre la voiture électrique et la voiture à pétrole, mais qu’on se demandait plutôt comment économiser du pétrole en continuant à se déplacer en voiture ?« 

Selon l’ingénieur, la meilleure alternative à la voiture thermique est… la petite voiture thermique. Pour garantir la mobilité motorisée aux gens qui vivent en périphérie des grandes villes (l’essentiel de la population française), la meilleure option serait de continuer à avoir des voitures à essence. Mais en faisant baisser radicalement la consommation de carburant.

Il faudrait donc produire des véhicules de 500 kg ayant une vitesse de pointe de 90 km/h et une consommation de 1,5 litre/100 km. Une sorte de 2 CV Citroën optimisée en quelque sorte.

Dans ses interventions, le même Jancovici recommande aussi d’augmenter fortement le prix du carburant pour éviter la création d’un effet rebond, quand les gens décident subitement de rouler plus parce que les moteurs consomment moins.

Selon l’ingénieur, une telle solution permettrait d’économiser du pétrole de manière beaucoup plus rapide que de développer la voiture électrique et les infrastructures nécessaires à son adoption.

A PROPOS

Philippe Monteiro da Rocha
Philippe Monteiro da Rochahttps://www.aujourdhui.com
Passionné de psychologie positive, Philippe est responsable éditorial d'Aujourdhui.com. Adressez-vous à lui si vous avez des compliments ou des critiques à faire...
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