Vous le savez depuis longtemps, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent… Comme tous les ans, la COP est une réunion de cancres et de mauvais élèves qui veulent se donner bonne conscience. Ça fait bien longtemps que plus personne n’en attend quoi que ce soit. Cop28 objectifs et désillusions…
Les lanceurs d’alerte comme Greta « Bla Bla » Thunberg ou l’ingénieur Jean-Marc Jancovici ne se font pas trop d’illusions quant aux résultats à escompter de la COP28 qui s’ouvre à Dubai. Pour tous les deux, les bénéfices principaux à en attendre consistent avant tout à cristalliser l’intérêt des médias sur les enjeux climatiques.
Au vu de l’urgence de la situation et des promesses menaçantes de l’avenir, capter l’attention du monde entier quelques jours par an, c’est toujours ça de pris… En attendant mieux : des actes.
Sommaire
Nous avons sauvé le monde !
En décembre 2015 à Paris, près de 200 gouvernements du monde entier s’engageaient à faire le nécessaire pour limiter les émissions de gaz à effet de serre afin de maintenir la hausse de la température mondiale entre 1,5 et 2 °C d’ici à 2050.
L’objectif collectif de la COP21 semblait clair : soulager la planète en contenant au maximum les conséquences désastreuses du réchauffement climatique.
On parlait alors de « pas de géant » et certains déclaraient même avec soulagement : « Nous avons sauvé le monde« . Mais comme l’Accord de Paris ne prévoyait aucune sanction en cas de non-respect des engagements, très peu de progrès ont été accomplis.
Les études montrent clairement que les promesses n’ont pas été tenues.
Les émissions de gaz à effet de serre ont encore augmenté chaque année de 1,5 % en moyenne et on a même battu tous les records d’émissions en 2019, avec près de 60 milliards de tonnes de CO2. Sans surprise, 2020, l’année de la Covid, a été l’une des années les plus chaudes depuis 150 ans.
Face à l’inaction climatique du monde politique, la société civile s’est mobilisée, des mouvements de protestations et de désobéissance civile sont lancés.
La jeune militante suédoise Greta Thunberg déclarait : « Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse et tout ce dont vous parlez, c’est de l’argent et du conte de fée d’une croissance économique éternelle. Comment osez-vous ? »
Si les tendances actuelles se confirment, la température moyenne sur Terre risque d’augmenter de 3 °C d’ici à la fin du siècle. Le sixième rapport du GIEC a beau jouer de la trompette pour rappeler aux États d’honorer leurs engagements, autant pisser dans un violon…
27 COP pour pas grand chose
Quand on fait le bilan des 27 premières éditions de la COP, le compte n’y est pas du tout ! En septembre 2021, l’ONU a constaté officiellement que la trajectoire du réchauffement climatique se situait à 2,7 °C pour la fin du siècle.
Nous sommes très loin de l’objectif de 1,5 °C alors que nous savons pertinemment que chaque dixième de degré au-dessus de cette température aura de graves conséquences sur la vie et la santé des populations.…
L’ONU a certes noté « une tendance claire à la réduction des émissions de gaz à effet de serre au fil du temps » mais invite surtout les États à « redoubler d’efforts« .
COP28 objectifs contraignants ou promesses sans lendemain ?
Alors y a-t-il encore des raisons d’y croire ? Pas vraiment…
Au total, 127 pays, responsables de 63% des émissions de gaz à effet de serre, se sont déjà engagés dans un objectif 0 émissions ou pensent à le faire.
La Chine s’est engagée à atteindre la neutralité carbone avant 2060, ce qui réduirait le réchauffement de 0,2 à 0,3° en 2100. Mais elle continue de mettre en chantier des centrales électriques à charbon.
Les États-Unis ont réintégré le fameux Accord de Paris dès l’investiture du Président Biden, pour diminuer de 0,1 °C le réchauffement global. Pourtant, on annonce déjà le grand retour du pétrole de schiste américain sur les marchés.
Les 27 pays de l’Union Européenne se sont entendus pour réduire de 55% leurs émissions de CO2 d’ici 2030. Les ONG jugent cet engagement insuffisant, elles demandent une réduction de 65%.
Quant à la France, elle est en retard sur tous ses objectifs de 2015 : rénovation thermique des bâtiments, transports, agriculture… Sans commentaires !
Les émissions de CO2 à la hausse
Pour atteindre l’objectif au niveau mondial, il faudrait diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 7,6 % par an tous les ans jusqu’en 2030. Nous n’y arriverons pas.
La preuve ? Le dernier rapport de l’AIE (Agence internationale de l’énergie) a estimé que les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie devraient augmenter de 1,5 milliard de tonnes en 2021. Le rebond économique de l’après Covid risque bien d’annuler la forte baisse des émissions de CO2 enregistrée en 2020.
Interrogée récemment sur l’efficacité des COP, Greta Thunberg faisait preuve d’une lucidité cruelle : « Telles qu’elles existent actuellement, les COP ne mèneront à rien à moins d’une pression publique massive. (…) Tout ça n’est que du bla-bla-bla : ce ne sont que des négociations et des discours vides, des discussions interminables qui sont rarement suivies d’actions. »
La militante y trouvait tout de même un mince signe d’espoir : « Pour nous, c’est l’occasion de mobiliser le public, d’attirer l’attention sur la crise, d’expliquer que nous sommes face à une situation d’urgence… Enfin, je pense que la COP28 est l’occasion pour nous de mobiliser le public autour du dérèglement climatique. »