En France, la voiture individuelle émet plus de gaz à effet de serre que tous les autres modes de transport réunis. Elle représente plus de 15 % des émissions totales sur notre territoire. Pourtant, 2/3 des Français la jugent indispensable. Alors comment peut-on réussir à réduire nos émissions CO2 transport ?
Un tiers des gaz à effet de serre émis en France et 80% de la pollution (oxydes d’azote, particules fines, composés organiques volatils…) sont dus aux transports routiers.
Malgré le développement du véhicule électrique, les transports routiers dépendent encore à plus de 90 % du pétrole.
Sommaire
Un petit pas pour faire ta part
Peut-on raisonnablement espérer réduire nos émissions CO2 transport dans les années qui viennent ? Oui, si on fait tous des efforts pour changer de comportement…
Je t’explique pourquoi en trois arguments :
- En France, plus de la moitié des déplacements font moins de 5 kilomètres et 80 % d’entre eux sont effectués en voiture. Il existe un potentiel considérable de transfert de la voiture vers le vélo et le vélo à assistance électrique sur ces distances réduites.
- Si la voiture t’est indispensable, tu as tout intérêt, quand tu changeras de véhicule, à t’orienter vers une petite citadine électrique. Fabrication et utilisation comprises, elle émet 55 % de CO2e de moins qu’une voiture thermique moyenne (0,96 tonnes de CO2e contre 2,2 tonnes pour 10000 km).*
- Pour les longs trajets, garde en tête que le train génère entre trois et cinq fois moins de CO2e qu’une voiture par personne transportée.
Si tu veux faire ta part, tu peux tenter de t’organiser ces prochaines années pour adapter tes moyens de locomotion en fonction des distances. Par exemple (ce sont juste des exemples) : la marche ou le vélo pour les petits trajets, le vélo électrique ou une petite citadine électrique pour les trajets du quotidien, les transports en commun (quand ils existent) ou le covoiturage pour aller au travail et le train pour les longues distances.
La voiture est indispensable, les SUV beaucoup moins !
Une étude IPSOS de juillet 2019 a montré que 87% des Français utilisent leur voiture pour au moins un de leurs déplacements du quotidien : aller au travail, faire les courses, pratiquer leurs loisirs ou encore aller chez le médecin.
Il n’est donc pas question de se passer des véhicules individuels à ce stade. La population n’y est pas prête même si (c’est un chiffre qu’il faut noter) la moitié des trajets font moins de 5 km.
Mais le premier problème, c’est le succès non démenti des SUV qui ont représenté plus d’un tiers des immatriculations dans l’Union Européenne en 2021. Plus gros et plus lourds que les berlines, ces véhicules sont moins aérodynamiques, consomment plus de carburant et émettent plus de gaz à effet de serre. Avec de tels véhicules, il est impossible d’atteindre l’objectif européen de 95 g CO2/km. Pour rappel : on est plutôt à 112 g CO2/km aujourd’hui en moyenne.
Il ne sera donc pas possible de réduire significativement en 10 ans les déplacements individuels en voiture. La première mesure de bon sens serait de privilégier l’usage sur le confort et le prestige. L’important pour les gens, c’est de pouvoir se déplacer et pas nécessairement de s’afficher au volant d’un gros et beau bolide.
On se rappelle que le spécialiste de l’énergie Jean-Marc Jancovici avait suggéré une mesure radicale pour diminuer efficacement la consommation unitaire des véhicules, sans obliger les gens à renoncer complètement à leur voiture.
Il s’agit d’inciter les constructeurs et les automobilistes à s’orienter vers des voitures de 500 kg, atteignant 110 km/h en vitesse de pointe, pour un moteur de 30 chevaux : une version moderne de 2 CV hybride capable de ne consommer que 2 litres aux 100 au maximum.
Comme en France, l’électricité est majoritairement bas-carbone. Une voiture 100 % électrique émet beaucoup moins qu’un véhicule essence ou diesel, à condition que son poids soit le plus réduit possible. Les petites citadines électriques ont donc un avenir prometteur.
La mobilité est aujourd’hui au cœur des réflexions. Alors comment doit-on désormais envisager nos déplacements quotidiens ? Les solutions les plus écologiques dépendent, à chaque fois, de la distance à parcourir, du nombre de passagers par véhicule et de la nature du trajet à effectuer.
La marche et le vélo pour les petits trajets
Pour les petits trajets : la marche et le vélo semblent avoir beaucoup de sens. Mais en France, le vélo représente seulement 3 % des déplacements (surtout en ville) contre 10 % en Allemagne et 28 % aux Pays-Bas. L’objectif des pouvoirs public est d’atteindre 9 % en 2024. Certaines grandes villes ont déjà ouvert la voie comme Strasbourg (16 % des trajets réalisés en vélo), Grenoble (15 %) et Bordeaux (12 %).
Le plan vélo, lancé fin 2018, poursuit plusieurs objectifs :
- Accélérer le développement de pistes cyclables.
- Réaliser des espaces réservés aux cyclistes aux feux tricolores.
- Rendre obligatoire le marquage des vélos pour limiter les vols, recels et trafics.
- Soutenir financièrement les salariés qui vont au travail à vélo (à hauteur de 400 €/an).
- Promouvoir les réseaux cyclables, les vélos en libre-service…
- Développer les infrastructures fonctionnelles (garages à vélo, pistes cyclables, transport des vélos dans le train.
Les transports collectifs pour aller au travail
Pour les trajets domicile-travail, les transports en commun (quand ils sont disponibles) sont des solutions moins polluantes que la voiture. Pour favoriser l’accès aux gares, des aménagements sont en cours de réalisation dans bon nombre de villes : installation de parkings sécurisés pour vélos aux abords de la gare, trottinettes et vélos en libre-service, promotion du covoiturage en cas d’absence manifeste de transports en commun.
Émissions CO2 transport urbain
Tramway | 3,3 |
Métro | 3,8 |
Transilien | 5,8 |
Bus | 132 |
2 roues motorisés | 111 |
Voitures particulières périurbain | 162 |
Voitures particulières urbain | 206 |
Le train pour les longs trajets
Quand c’est possible, le train est toujours une meilleure option que la voiture pour les longues distances. En plus d’être moins gourmand en énergie, il émet peu de polluants lorsqu’il est, comme en France, alimenté par de l’électricité. Les particules émises par le freinage des trains est faible en comparaison du trafic routier. À l’arrivée, le train génère entre trois et cinq fois moins de CO2 qu’une voiture par personne transportée.
En outre, le train contribue à un aménagement plus durable et harmonieux des territoires. Par exemple, une voie ferrée prend deux fois moins de place qu’une route. Pour une ligne à grande vitesse, c’est 35% d’espace en moins qu’une route à deux voies, sans compter qu’elle peut transporter plus de voyageurs !
Émissions CO2 transport longue distance
TGV | 3,2 |
Trains grandes lignes | 10,8 |
Cars | 58,5 |
Voitures particulières (longue distance) | 85,5 |
Avions | 145 |
* Étude de Hellocarbo.com