L’empreinte carbone des Français équivaut à environ 10 t CO2e par an et par habitant. Or pour que cette empreinte carbone individuelle soit compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris (pour limiter le réchauffement climatique à +2% en 2100), il faudrait la diviser par 5 pour atteindre 2 t CO2e par an et par habitant en 2050. Y a du boulot !
Comme individus, nous sommes tous des consommateurs. Nous occupons un logement qu’il faut chauffer, nous utilisons des moyens de transport pour nous déplacer, des aliments pour nous nourrir, des appareils ou des meubles pour nous équiper, etc. Nous avons donc tous une « empreinte carbone personnelle » qui s’exprime en tonnes d’équivalents CO2 (ou CO2e) par an.
Chaque année, on calcule ainsi l’empreinte carbone moyenne des Français, en divisant le total des émissions de gaz à effet de serre du pays par la population.
Depuis une dizaine d’années, quelles que soient les sources (Nosgestesclimat.fr, MyCO2.fr, Ademe.fr…), ce chiffre est compris entre 10 et 11 tonnes de CO2e par an et par personne.
Pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris (COP21), le challenge consiste à diviser cet impact par 5 dans les trois décennies qui viennent. L’objectif pour chacun d’entre nous est donc d’arriver progressivement à 2 tonnes d’émissions de CO2e par an d’ici 2050.
Sommaire
Les 4 postes principaux d’émissions
Quels gestes et comportements du quotidien sont à l’origine de cette empreinte carbone ? Quelles sont les activités de la vie de tous les jours les plus émettrices de gaz à effet de serre ? Il est intéressant d’avoir quelques ordres de grandeur en tête pour savoir d’où l’on part.
Il y a essentiellement 4 postes à surveiller dans ton empreinte carbone.
Tes modes de déplacement : la voiture individuelle représente la moitié des émissions de gaz à effet de serre liées au transport en France. C’est évidemment plus lourd pour les 10 % de Français qui voyagent régulièrement en avion.
Ton alimentation : la consommation de viande et de produits laitiers est le premier facteur faisant grimper l’empreinte carbone. L’explication est simple : les 70 kg de méthane émis en moyenne par les ruminants. En comparaison, l’impact écologique de la distance parcourue des aliments jusqu’à l’assiette n’est pas considérable.
Le chauffage de ton logement : le chauffage est le premier poste de consommation d’énergie des foyers français. C’est donc le premier poste de rejet de CO2e d’une famille. Bien sûr, le type de chauffage influe sur les émissions de CO2e des ménages : le chauffage au fioul a le plus fort contenu en CO2e (324 g CO2e/kWh), suivi du gaz (227), de l’électricité (147) puis du bois (30).
Ta consommation de biens et de services : on y retrouve notamment l’électroménager ou les vêtements. Mais aussi les activités numériques : achat et utilisation de smartphones et ordinateurs, consommation de vidéos, sur les plateformes de streaming et les réseaux sociaux. Le numérique est l’industrie en plus forte croissance énergétique dans le monde (+8% par an).
À ces quatre postes principaux, il faut ajouter les services publics que tu utilises directement (écoles, hôpitaux, routes…) ou dont tu bénéficies indirectement (armée, justice, administration…). Au final, on calcule l’empreinte totale des services publics sur le territoire français et on divise par le nombre d’habitants. Tes moyens d’action sont presque inexistants sur ce poste qui est de la responsabilité des pouvoirs publics.
Empreinte carbone des Français : calcule la tienne
En fonction de ton lieu de vie, de ton métier, de tes habitudes de vie ou de tes loisirs, tu vas pouvoir déterminer quels sont pour toi les leviers les plus efficaces pour réduire significativement ton empreinte carbone.
Si tu es végétarien mais que tu prends plusieurs fois l’avion chaque année, c’est sur le pôle « mobilité » que tu peux agir. Si tu te déplaces à vélo mais que tu manges de la viande tous les jours, c’est le pôle « alimentation » dont tu dois t’occuper en priorité, et ainsi de suite.
Pour avoir une idée plus précise de ton empreinte carbone, ça peut être un bon point de départ de calculer la tienne en utilisant un calculateur en ligne. Ça te permettra de repérer les changements individuels que tu peux entreprendre en priorité.
Voici, à titre d’exemple, quelques activités de la vie courante qui ont un fort impact sur l’empreinte carbone des Français.
Activités | Emissions CO2e |
Chauffer sa maison au gaz 8 mois / an | 4,4 t |
Parcourir 20 000 km en SUV | 4,2 t |
Manger de la viande de boeuf 1 fois par jour pendant 1 an | 2.6 t |
Prendre un vol A/R Paris-New-York | 2.2 t |
Acheter une télévision 45 pouces | 0,38 t |
Acheter 1 jeans et 1 t-shirt en coton chaque mois pendant un an | 0,34 t |
Consommer de manière responsable
Tous les achats que nous effectuons augmentent notre empreinte carbone. Or, l’empreinte carbone des biens de consommation provient pour l’essentiel de leur fabrication. L’attitude la plus responsable consiste à acheter moins de choses et d’essayer de prolonger la durée de vie des objets que nous possédons.
Pour cela, on peut adopter la fameuse règle des 4 R :
- Réfléchir. Ai-je vraiment besoin de cet objet ? Puis-je m’en passer ?
- Réutiliser. Ai-je déjà un produit qui correspond à cet usage ? Sinon, puis-je l’acheter d’occasion ?
- Réparer. Puis-je faire réparer cet objet par un artisan compétent ?
- Recycler. Si je n’ai pas le choix et qu’il faut m’en débarrasser, je dois penser au recyclage.
Côté vêtements, chaque Français achète en moyenne près de 10 kg de textiles par an. C’est deux fois plus qu’il y a 15 ans. Pourtant, 70% des vêtements qu’on achète ne sont pas portés et restent dans les placards. Et si on achetait uniquement ce dont on a besoin ? Les vêtements d’occasion peuvent être aussi une bonne alternative…
Pour le matériel et les appareils électriques, il convient de les entretenir pour les faire durer le plus longtemps possible. Quand ils sont hors d’usage et qu’on n’arrive pas à les faire réparer, on peut envisager un achat en privilégiant le reconditionné et le matériel réparable. Et n’oublie pas de donner ou de vendre les appareils que tu n’utilises plus : ils peuvent être utiles à quelqu’un d’autre !
Enfin, deux points de vigilance importants pour tes activités numériques. Tu dois privilégier une connexion internet via le câble ou le wifi plutôt que le réseau mobile (3G/4G/5G). Essaie de réduire la qualité et la quantité des vidéos que tu visionnes. Pour te donner une idée, regarder une vidéo en HD de 10 minutes équivaut à l’énergie consommée par une ampoule LED pendant 16 heures.