L’élevage est responsable des 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre dont les deux tiers pour les seuls bovins. C’est légèrement plus que le secteur des transports. Une vache libère entre 250 et 500 litres de méthane par jour et les bovins sont 1,4 milliard sur terre : manger moins de viande est donc un point-clé de la lutte contre le changement climatique.
Chaque Français dévore en moyenne 84 kg de viande par an (chiffres de 2020), soit deux fois plus que ses grands-parents. Il y a pourtant du mieux puisque le même Français en consommait plus de 100 kg par an dans les années 2000.
Sommaire
Un petit pas pour faire ta part
Le fait de limiter significativement ta consommation de viande (tout spécialement les viandes rouges) constitue l’un des meilleurs moyens dont tu disposes pour réduire ton empreinte carbone personnelle et agir contre le changement climatique.
Je t’explique pourquoi en trois arguments :
- Si tu passes d’un steak de bœuf de 150 g par jour à un par semaine, alors tu réduis de 15 % ton empreinte carbone totale (sur la base des 10 t de CO2e émis en moyenne annuellement par chaque Français).
- Le bœuf peut éventuellement être remplacé par la volaille et le porc (mais pas par l’agneau ou le veau), qui ont une empreinte 10 fois moins élevée, ou, encore mieux, par des légumineuses (lentilles, pois chiches, soja…).
- Un kilo de bœuf génère entre 18 et 46 kg de CO2e(1) alors qu’un kilo de fruits et légumes de saison en génère en moyenne 1 kg.
Si tu veux faire ta part, tu as le choix entre plusieurs petits pas :
- Tu peux commencer par te dire que tu manges de la viande rouge uniquement le week-end. Et en semaine, tu la remplaces par du poisson 🐟, du poulet, du porc ou des œufs 🥚.
- Tu peux également te dire que tu réserves la viande rouge pour les grandes occasions. Cela devient une viande de fête que tu manges exceptionnellement en la savourant vraiment.
- Tu peux enfin te passer de viandes et devenir végétarien. Là, c’est le top du top. Dans ce cas, pense à augmenter la part de céréales et de légumineuses (lentilles, haricots secs, pois chiches…) dans ton alimentation pour remplacer les protéines d’origine animale.
Toutes les viandes n’ont pas la même empreinte carbone
Depuis 2015, on constate une réduction constante de la consommation moyenne de viande de boucherie par Français. La viande reine de nos assiettes reste le porc et, bienheureusement, nous consommons de moins en moins de bœuf et de veau mais de plus en plus de volaille.
C’est donc une bonne nouvelle, on s’est mis à manger moins de viande, même si c’est loin d’être suffisant pour réduire significativement notre empreinte carbone…
En France, la consommation de viandes de bœuf et d’agneau représente en moyenne 650 kg de CO2e par an et par personne (sans compter les autres viandes, porc, agneau, volailles…).
Un kilo de viande bovine équivaut à une émission comprise entre 18 et 46 kg de CO2e(1). Ce même kilo de bœuf nécessite par ailleurs l’équivalent d’une petite piscine (13 000 litres d’eau) essentiellement pour irriguer les céréales et le fourrage.
Par comparaison, les viandes de volailles et de porc ont une empreinte carbone largement inférieure (moins de 200 kg par an de CO₂e et par personne).
En effet, les émissions liées à la production de porc (8 kg d’émissions CO₂e par kg) et de volaille (4,2 kg) sont plus raisonnables mais elles dépassent nettement les émissions associées aux produits végétaux.
Rappelons que lorsqu’on calcule le bilan carbone d’une viande, on intègre toutes les émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre que la production de cette viande a générées.
Pourquoi devrait-on manger moins de viande ?
La viande bovine représente 40 % des émissions dues à l’élevage de bétail, alors qu’elle ne représente que 20 % de la consommation totale de viande.
Les émissions de CO₂ des produits d’origine animale dépassent très largement les émissions des produits végétaux. Alors qu’un kilo de fruits et légumes génère environ 1 kg de CO₂e, le même poids de viande de bœuf en produit de 20 à 40 fois plus.
En cause, les ressources énergétiques et environnementales considérables qu’exigent les activités d’élevages bovins, ovins et d’autres animaux produisant de la viande (oui, oui, même les poulets !).
Voir aussi :
Ça représente quoi une tonne d’équivalent carbone (CO2e) ?
4 bonnes raisons de manger moins de viande
La réduction (ou, soyons fous, la suppression) des produits d’origine animale dans ton alimentation te permet de réaliser des économies et de contribuer à la lutte contre le changement climatique.
La consommation de viande explose dans le monde
Pendant que la consommation de viande ralentit en Europe, elle croît rapidement dans les pays en développement comme l’Inde et la Chine et l’Inde. On abat ainsi 80 milliards d’animaux d’élevage(2) chaque année, principalement des volailles, mais aussi des porcs, lapins, bovins et ovins.
La viande est de plus en plus présente dans nos assiettes. La production mondiale de viande s’éleve aujourdhui à 300 millions de tonnes par an. Si les tendances se confirment, elle pourrait dépasser 450 millions de tonnes en 2050 dans un monde à plus de 9 milliards d’habitants
Face à l’accroissement de l’élevage intensif, des voix s’élèvent parmi les citoyens les ONG et les organisations internationales pour diminuer ou supprimer la consommation de viande ou trouver de nouvelles façons de la produire en respectant mieux l’environnement et le bien-être animal.
(1) Selon les sources et les conditions d’élevage et de transport (voir l’article)
(2) L214, association de protection animale (2019)