Pauvres bovins ! Pour nous inciter à manger moins de viande, on accuse les vaches de polluer la planète. On les jette dans le même sac que d’autres malfrats comme les pétroliers et les industries minières. Mais si les ruminants émettent bien des gaz à effet de serre, il ne s’agit pas de CO2. C’est le méthane des vaches qui pose problème.
C’est vrai, les bovins émettent des gaz à effet de serre pendant leur phase de digestion. À cause de la rumination, chaque animal libère, chaque année, l’équivalent d’un trajet de 400 km en voiture. Leurs rots ont ainsi des conséquences dramatiques pour le climat.
Sommaire
Le méthane des vaches qui rotent
Les aliments (herbe, céréales…) absorbés par le bovin transitent dans son rumen, qui représente 90 % du volume de son estomac. C’est là que la digestion du cellulose génère du méthane, un gaz à effet de serre encore plus néfaste pour le réchauffement climatique que le CO2. Et il n’y a pas que les rôts, les déjections des vaches aussi libèrent du méthane…
Les scientifiques estiment qu’un animal adulte produit ainsi en moyenne 125 kg d’équivalent CO2 chaque année. Or on estime qu’il y a un milliard de vaches dans le monde, dont 50 % sont localisées dans deux pays, l’Inde et le Brésil.
Les comptes annuels sont simples à faire : 125 millions de tonnes d’équivalent CO2. L’élevage bovin est donc un gros émetteur de gaz à effet de serre et est donc, en partie, responsable du réchauffement du climat.
À titre de comparaison (et pour bien mettre les choses en perspectives), selon les estimations d’Hellocarbo, chaque Français émet en moyenne 12 tonnes d’équivalent CO2 par an, soit 100 fois plus que notre malheureuse vache.
Les bovins, ces irresponsables !
Dans son dernier rapport, le GIEC estime ainsi qu’au niveau mondial 10 % des gaz à effet de serre proviennent de l’agriculture, dont la moitié vient directement du système digestif des bovins.
Comme si le tableau de la situation n’était pas assez sombre, on accuse les pauvres vaches de tous les maux. Elles n’y sont pourtant pour rien, elles se contentent d’exister et de paître !
Et à cause de ce fameux méthane des vaches, voilà qu’on leur reproche les ressources additionnelles considérables qu’exigent la production de bétail.
L’élevage est indirectement responsable d’une partie de la déforestation mondiale. Selon la FAO, 70% des terres agricoles de la région amazonienne sont destinées à la nourriture du bétail (la production de soja en particulier).
L’élevage exige en effet des ressources alimentaires qu’on a du mal à imaginer. Pour produire un kilo de bœuf, il faut consommer 14.000 litres d’eau et 20 kg de céréales. Quand on sait qu’un animal pèse en moyenne entre 600 et 900 kg…
En outre, la pollution liée à l’élevage ne s’arrête pas là. L’activité est également désastreuse pour les sols, à cause de la présence de nitrate dans les déjections animales. Le nitrate s’incruste dans les nappes phréatiques, puis dans les rivières et la mer où peuvent proliférer les fameuses algues vertes. Demandez aux Bretons ce qu’ils en pensent…
Lire aussi :
Le geste simple qu’on peut tous faire pour la planète
La vache qui rote
7 idées pour limiter le gaspillage alimentaire
La règle des 5 R pour limiter vos déchets
La fin du steak tartare ?
À l’arrivée, l’élevage destiné à la production de viande est l’une des activités les plus exigeantes en énergie. Collectivement, il faut donc que nous acceptions de réduire radicalement notre consommation de viande rouge, ce qui, mécaniquement, entraînera la diminution des élevages de bétail.
Mais ce n’est qu’une étape parmi d’autres pour lutter contre le réchauffement climatique. Manger moins de viande et consommer moins de produits laitiers constitue un pas dans la bonne direction.
Pour conclure ce sujet, vous noterez une question éthique dérangeante : c’est l’existence même de l’animal et la survie de l’espèce qui sont remises en question à cause de l’exploitation délirante que l’Homme en a fait.