À quoi ressemble un mode de vie bas-carbone ? Transport, alimentation, consommation… Toutes nos activités quotidiennes consomment de l’énergie et produisent des gaz à effets de serre. En France, on émet chacun en moyenne 10 tonnes d’équivalent CO2 par an. Pour atteindre les objectifs posés par les accords de Paris en 2015 et limiter l’impact sur le climat de la planète, il faudrait descendre à 2 tonnes par personne.
Rares sont, aujourd’hui, les hurluberlus qui le contestent : on a bien compris que le réchauffement climatique est principalement lié à nos activités « humaines » à travers l’augmentation de l’effet de serre. Les engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris nous mettent sur une trajectoire d’un réchauffement d’ores et déjà supérieur à 2 °C à horizon 2040.
Chaque dixième de degré compte comme l’a illustré (encore une fois) le rapport du GIEC de mars 2022 : des événements extrêmes plus intenses, une montée du niveau de la mer plus importante, une perte de biodiversité et des risques d’extinctions multipliés par deux, la disparition annoncée des récifs de coraux tropicaux et une chute plus importante des rendements des principales cultures…
Un ralentissement massif des émissions n’est pas impossible mais il demanderait des transitions sans précédent dans tous les aspects de la société. État, collectivités, entreprises, médias, système éducatif, ONG, …. tous les acteurs ont un rôle important à jouer mais le résultat ne sera au rendez-vous que si les citoyens que nous sommes se sentent concernés.
Sommaire
4 actions fortes pour faire une différence
Des mouvements citoyens comme Résistance Climatique prônent des actions simples à fort impact pour poursuivre différents objectifs prioritaires comme :
- faire connaître les ordres de grandeur des changements nécessaires,
- déplacer le débat vers une décroissance énergétique et matérielle,
- permettre de rassembler des personnes fortement engagées et convaincues que cohérence personnelle et action collective se renforcent l’une l’autre,
- lancer un travail de recherche et d’invention collective pour mettre au point des modes de vie du futur (post-pétrole),
- incarner les changements que nous réclamons pour commencer à réduire ses émissions,
- montrer que ces changements nécessaires sont désirables, et que, si la décroissance énergétique et matérielle s’oppose parfois au plaisir immédiat, elle permet d’aller vers plus de bien-être émancipateur.
Les 4 actions suivantes sont à la portée du plus grand nombre et constituent une sorte de tarif minimum pour pouvoir atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Il s’agit de mettre en place les fondements d’un mode de vie bas-carbone (à moins de 2T CO2e/humain/an) :
- Transports : ne plus prendre l’avion et rouler moins de 2 000 km/an en voiture
- Alimentation : me nourrir d’aliments locaux, de saison, 100 % bio, en mangeant de la viande 1 à 2 fois par mois au plus
- Consommation : défi « Rien de neuf ? » de Zéro Waste France : ne plus acheter neuf (notamment ordinateurs, écrans, smartphones…)
- Influence : témoigner de mon engagement dans mon entourage et réclamer à l’État et aux entreprises de tenir l’engagement de la France en divisant par 6 nos émissions de gaz à effet de serre.
Un exemple de sobriété pour comprendre
Pour illustrer ce qu’est un mode de vie bas-carbone, prenons l’exemple de la mobilité qui concerne chacun d’entre nous : rouler en voiture citadine électrique est-il plus écologique ? Pour être sobre sur le plan énergétique, on favorisera un véhicule adapté à ses besoins, avec peu d’émissions de CO2. Concrètement, si l’on a l’habitude d’utiliser seul sa voiture pour des trajets en ville, on achètera plutôt une citadine qu’un 4×4.
Dans la plupart des cas, un 4×4 pollue davantage qu’une citadine. Si, de surcroît, la citadine roule à l’électrique, elle remporte un net avantage. En outre, un 4×4 est une voiture massive, lourde, imposante, pas forcément utile pour circuler en milieu urbain, ni rentable si l’on y roule seul.
Si on a vraiment besoin d’une voiture, on pourra se laisser tenter par des nouveaux modèles électriques, comme la Fiat 500e ou la Dacia Spring (voir ce palmarès), qui consomment jusqu’à deux fois moins d’énergie qu’une citadine standard.
Être sobre énergétiquement, c’est aussi utiliser un vélo ou marcher pour les petits trajets du quotidien. On évite ainsi d’augmenter notre empreinte carbone en se déplaçant en voiture thermique et on améliore sa santé en pratiquant une activité physique chaque jour.
Adopter un mode de vie bas-carbone
Une grande part de la population n’est actuellement pas prête aux changements nécessaires dans le temps imparti pour maintenir le réchauffement sous la barre des +2 °C. Atteindre cet objectif implique d’assumer la part de conflictualité qui en découle avec soi-même et son entourage.
Il s’agit donc de travailler à rendre concrets et intelligibles les bénéfices d’un mode de vie bas-carbone, à moins de 2T Co2e/humain/an. Plus de temps, moindre dépendance à l’argent, plus de liberté, plus de liens entre humains et avec le vivant, plaisir d’être dans la nature, reprise de contrôle sur sa vie (autonomie)…
C’est ici que nous devons construire tous ensemble un nouvel imaginaire indispensable à notre réussite collective ! Témoignages, actions, pétitions, manifestations… tout ce qui permettra de lui donner forme renforcera le mouvement. Certains résistants ont ainsi défini un slogan inpirant : plus de liens et moins de biens…
La bascule vers un mode de vie bas-carbone est non seulement possible mais indispensable pour inverser durablement la courbe des émissions de GES. Seule cette prise de conscience, associée à des actions concrètes, peut mener à des victoires significatives, c’est-à-dire préservant la biosphère et la possibilité de vie humaine sur Terre. Elle reste l’objectif qui oriente tous les efforts de la résistance climatique qui s’est organisée et développée dans la société.