Chaque Français achète une moyenne de 10 kg de textiles par an. C’est 60% de plus qu’il y a 20 ans ! En cause, la fast fashion et ses vêtements low-cost qu’on choisit sur un coup de tête et dont on se débarrasse à vitesse grand V. Avant de faire le grand ménage dans votre garde-robe, on vous explique pourquoi acheter moins de vêtements…
La production de vêtements a doublé depuis l’an 2000 et l’industrie textile est devenue un émetteur majeur de gaz à effet de serre (1,7 milliard de tonnes de CO2e par an). Si c’était un pays, ce serait le cinquième plus gros pollueur derrière la Chine, les États-Unis, l’Europe et l’Inde.
Sommaire
Un petit pas pour faire ta part
Il n’y a pas que du coton et de la laine dans nos vêtements. Deux tiers d’entre eux sont fabriqués à partir de matières chimiques dérivées du pétrole (comme l’acrylique) ou obtenues par synthèse chimique à partir d’un élément naturel (comme la cellulose de bois).
Le fait de limiter significativement tes achats de vêtements neufs représente un moyen sûr de réduire ton empreinte carbone personnelle et agir contre le changement climatique.
Je t’explique pourquoi en trois arguments :
- Si tu fais comme tout le monde, tu achètes chaque année 9,5 kg de vêtements. Pourtant, en moyenne 70 % des habits présents dans notre garde-robe ne sont pas portés et restent dans nos placards.
- 70 % des fibres synthétiques qui composent les vêtements proviennent du pétrole.
- 100 milliards de vêtements sont vendus chaque année dans le monde et l’industrie de la mode est la cinquième plus grosse émettrice de gaz à effet de serre.
Si tu veux faire ta part, tu peux prendre la décision d’acheter moins de vêtements (mais de meilleure qualité) et d’en prendre le plus grand soin pour allonger leur durée de vie. Pour les faire durer, tu pourras les laver moins fréquemment (évidemment pas les chaussettes et les sous-vêtements !), éviter le sèche-linge ou encore limiter la vitesse d’essorage.
Pourquoi acheter moins de vêtements ?
Le textile est le troisième consommateur d’eau dans le monde après la culture du blé et du riz. 500 000 tonnes de microplastiques sont relâchées dans l’océan chaque année à cause du lavage de nos vêtements en synthétique. C’est l’équivalent de 50 milliards de bouteilles plastique ! Par ailleurs, moins de 1% des tissus qui composent nos vêtements sont recyclés pour en produire de nouveaux.
Chaque achat d’un nouveau vêtement a une répercussion sur la planète en général et le changement climatique en particulier. Les marques et les industriels ont une partie des responsabilités dans cette consommation effrénée, mais l’utilisateur final, c’est-à-dire le consommateur (donc toi ou moi) sont tout aussi concernés.
Tu peux donc décider d’agir, comme citoyen, en limitant tes achats de vêtements neufs.
Des conseils malins pour limiter tes achats
Le premier conseil consiste à ne pas céder aux soldes et autres promos événementielles du type
Black Friday… Ces opérations marketing ont pour objectif de booster les ventes en jouant sur l’urgence. Elles entraînent des achats impulsifs pas toujours utiles.
L’idée, c’est de rester maître de sa consommation : tu peux acheter un vêtement en promo si tu en as vraiment besoin mais ce n’est pas l’occasion (la promo) qui doit faire le larron et déclencher l’achat.
Le second conseil malin, c’est de faire plus attention à nos vêtements. Souvent, on les néglige, on n’en prend pas soin. Le but serait d’essayer de rallonger leur durée de vie. Par exemple, pour les faire résister plus longtemps, on peut les laver moins fréquemment (évidemment pas les chaussettes et les sous-vêtements !), éviter le sèche-linge ou encore limiter la vitesse d’essorage.
Le troisième conseil est, pour l’avenir, d’acheter des vêtements de qualité que tu conserveras longtemps. La qualité pourrait devenir un de tes premiers critères de choix. Certes, ça coûte généralement plus cher à l’achat, mais pars du principe que tu le garderas longtemps. Tu n’auras pas à le remplacer de sitôt. Vois-le plutôt comme un investissement !
Et si tu faisais le grand ménage ?
Le quatrième conseil malin, c’est de trier tes vêtements pour les donner ou les vendre (selon leur état et leur valeur). Quand tu cèdes un vêtement que tu n’utilises pas, tu évites qu’une autre personne en achète un nouveau. Le résultat est donc le même sur le plan environnemental : moins de textiles neufs seront vendus…
Pour faire un vrai tri dans ta garde-robe, tu peux sortir tous tes vêtements du placard et les disposer sur ton lit. Attention au choc, car tu vas déjà avoir une première vue d’ensemble sur la quantité de vêtements que tu possèdes !
Avant de commencer le tri, tu réunis les vêtements qui se ressemblent (les doublons) et tu n’en gardes qu’un, celui que tu préfères (exception pour les jeans).
Ensuite, tu les passes en revue un par un et tu demandes depuis combien de temps tu n’as pas porté ce vêtement (ça ne concerne pas les vêtements hors saison). Si tu n’en as pas eu besoin pendant plus de deux mois, c’est probablement qu’il n’a plus sa place chez toi.
Si tu as du mal à te séparer d’un vêtement que tu ne portes plus depuis longtemps, demande-toi simplement s’il ne serait pas plus utile à quelqu’un d’autre qui le portera vraiment. Ça vaut sans doute plus le coup de lui offrir une nouvelle vie que de le stocker au fond de l’armoire.
Ensuite, tu procèdes au tri proprement dit, c’est-à-dire à la sélection finale, en constituant quatre piles distinctes :
- Les vêtements à conserver que tu rangeras soigneusement dans ton placard.
- Ceux en bon état mais qui ont peu de valeur que tu pourrais donner à tes ami(e)s, en ressourceries, aux associations caritatives comme Emmaüs.
- Ceux en bon état qui ont de la valeur que tu peux vendre sur Vinted, Patatam, Depop ou Ethic2hand ou même dans le cadre d’un vide-grenier dans ta ville.
- Enfin, ceux qui sont usés jusqu’à la corde dont tu dois te débarrasser dans une borne de collecte de textile comme Le Relais.
Ces idées pratiques sont tout aussi valables pour les accessoires de mode comme les sacs, les bijoux, les foulards, etc., qui ne te sont peut-être pas aussi utiles que cela. C’est à toi de voir !