Et vous, vous avez levé le pied sur les steaks ? Un Français sur deux a réduit significativement sa consommation de viande ces dernières années. Les principales motivations sont la santé, le bien-être animal et… la protection de l’environnement. Mais pourquoi manger moins de viande est-il bon pour la planète ?
On savait que réduire sa consommation de viande est une pratique favorable pour la santé (les nutritionnistes recommandent un maximum de 500 g de viande rouge par semaine). Mais on est en droit de se demander pourquoi manger moins de viande est également bon pour la planète…
Sommaire
Un moyen d’action efficace à titre individuel
Le fait de limiter significativement sa consommation de viande (en particulier de viande rouge) est l’un des meilleurs moyens dont nous disposons pour agir à titre individuel contre le changement climatique.
En cause, les ressources énergétiques et environnementales considérables qu’exigent les activités d’élevages bovins, ovins et d’autres animaux produisant de la viande (oui, oui, même les poulets !).
Les mentalités évoluent et, côté consommation, les intentions sont là : un Français sur deux (48 %) affirme avoir réduit sa consommation de viande ces trois dernières années. Le consommateur moyen l’a certes fait pour des raisons de santé et de bien-être animal, mais la raison environnementale arrive en troisième position.
Pourquoi manger moins de viande ?
Néanmoins, il reste un long chemin à parcourir. Une étude parue en 2018 dans la revue Nature indiquait que pour tenir l’objectif de l’accord de Paris, les pays développés doivent diminuer leur consommation de viande de 90 %. Au lieu de trois de steaks par semaine, ça na fait plus qu’une modeste tranche de bœuf mensuelle…
La production industrielle de viande a des impacts environnementaux considérables. Il faut bien entendu lui associer la production des produits laitiers qui provient des mêmes espèces.
Celle-ci a même progressé de 18% entre 2005 et 2015, tirée vers le haut par la demande des consommateurs. 6 milliards d’êtres humains consomment des produits laitiers dans le monde, un marché de 300 milliards d’euros.
Ainsi, réduire l’élevage du bétail pour tendre, à l’échelle mondiale, vers une alimentation moins carnée et moins lactée aurait donc une série de conséquences positives pour la planète. Voyons plutôt…
1. Moins d’émissions de gaz à effet de serre
La viande équivaut à moins de 20 % des calories consommées dans le monde, mais sa production représente 57 % des émissions de gaz à effet de serre issues de l’agriculture.
Quand on sait qu’une vache libère 600 litres de méthane par jour et que les bovins sont 1,4 milliard, il suffit de savoir compter pour constater que l’élevage se trouvera au centre des des enjeux écologiques.
Pour rappel, le méthane est le deuxième gaz à effet de serre par ordre d’importance, juste après le CO2. Évidemment, la diminution des pratiques d’élevage permettra aussi de réduire la consommation de pétrole nécessaire à l’alimentation et l’entretien du bétail.
2. Moins de prélèvement d’eau
Moins de bétail, ça signifie moins d’eau potable pour l’abreuver. Savez-vous que pour produire 1 kg de bœuf, il faut utiliser près de 14.000 litres d’eau.
Les études ont montré qu’une personne qui mange de la viande tous les jours consomme indirectement 4 fois plus d’eau qu’un végétarien.
3. Moins d’exploitation des sols et de déforestation
Près de 80 % des terres agricoles mondiales sont destinées soit à l’élevage soit aux cultures fourragères, ce qui renforce la déforestation et les conflits sur l’usage des sols.
Moins de bétail, ça veut aussi dire moins d’espaces réservés à son alimentation. On peut ainsi réduire la culture de plantes fourragères et de céréales pour les animaux au profit des cultures dédiées à la consommation humaine.
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4- Réduire la pollution et les rejets d’azote
Enfin, l’élevage peut avoir un impact sur la qualité de l’eau, en polluant les cours d’eau et les nappes phréatiques. Les hormones et antibiotiques absorbés par les animaux se retrouvent dans leurs urines et déjections.,
Les principaux producteurs de cultures fourragères dans le monde comptent parmi les plus grands utilisateurs d’engrais et de pesticides, qui contaminent les eaux souterraines et nuisent à la biodiversité.
Des quantités importantes d’azote et de phosphore s’introduisent dans les cours d’eau puis sont rejetées dans les baies. L’une des conséquences visibles de ces rejets est la prolifération d’algues vertes, nourries par des apports de nitrates, qui envahissent certains littoraux comme les baies de Saint-Brieuc ou Douarnenez en Bretagne.
Si au cours de votre prochain repas de famille, on vous demande pourquoi manger moins de viande a un impact positif sur la planète, vous aurez au moins quatre arguments « béton » à faire valoir pour animer les débats.