Malgré les discours engagés et les bonnes résolutions prises ces dernières années, rien ne s’améliore vraiment dans les faits. Selon le rapport du GIEC, la hausse de la température moyenne sur le globe a atteint +1,09ºC au cours de la dernière décennie (2011-2020) et ça va continuer…
Dans le dernier rapport du GIEC publié le 9 août 2021, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a encore prévu le pire en annonçant que même en limitant le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles devraient se multiplier ces prochaines années.
Sommaire
Qu’y a-t-il dans le rapport du GIEC ?
Ce rapport fournit les connaissances les plus avancées et les plus récentes sur la science du climat. Il vient confirmer l’influence notoire de l’Homme sur le climat qui est en train de changer partout dans le monde et plus rapidement que prévu.
L’activité humaine a transformé la planète de manière définitive. Non seulement on n’a plus la possibilité de revenir en arrière mais, et c’est encore plus décourageant, quoi que l’on fasse, l’avenir du climat est déjà écrit pour les 20 prochaines années.
La hausse continue depuis plusieurs décennies des émissions de gaz à effet de serre (à commencer par le CO2 et le méthane) et leur concentration croissante dans l’atmosphère ont « probablement » contribué à un réchauffement de 1 à 2ºC.
Face à cela, l’influence de l’activité solaire et de l’activité volcanique sur la température moyenne de la planète serait minime, entre -0,1ºC et 0,1ºC. Dans le même temps, d’autres facteurs humains comme les aérosols, ont contribué à un refroidissement estimé à entre 0 et 1ºC.
Seule note d’espoir : des réductions rapides, à grande échelle et durables des émissions pourraient limiter le changement climatique. En vingt ou trente ans, les températures mondiales pourraient se stabiliser. Pas de retour en arrière possible, mais comme dit la police : on pourrait « fixer la scène de crime » si le nécessaire était fait…
Comme c’était le cas avec les rapports précédents, le GIEC insiste sur la nécessité de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Les scientifiques soulignent l’importance d’agir maintenant pour la planète pour tenter d’inverser la tendance et de prévenir, au maximum, des conséquences qui seront (de toute façon) massives.
À quoi ça sert de crier au loup ?
Le rapport du GIEC, ça évoque une version décadente de la fable d’Ésope, « Le Garçon qui criait au loup« . Dans cette fable, le jeune berger prend l’habitude de « crier au loup » pour appeler les villageois à la rescousse, alors qu’il n’y a pas de danger à l’horizon. Mais le jour où le loup décide vraiment d’attaquer le troupeau, le garçon a beau crier au secours : on croit à un nouveau subterfuge de sa part et personne ne vient à la rescousse !
Le GIEC crie au loup et rares sont ceux qui viennent à la rescousse ! Pourtant, tout le monde sait pertinemment que le danger est imminent. Il est même déjà trop tard… Nous disposons d’une image beaucoup plus claire du climat passé, présent et futur, et nous savons où nous allons, ce qui pourrait être fait et comment il faudrait se préparer.
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Pourtant, c’est « business as usual ». Le calendrier se resserre et nos sociétés tournent toujours à 80 % avec des combustibles fossiles (charbon, gaz et pétrole). Le loup va se régaler…
Fin 2015 (six ans déjà), l’accord de Paris sur le climat visait pourtant à éviter un changement climatique périlleux en limitant le réchauffement de la planète à un niveau inférieur à +2 °C et, si possible limité à +1,5 °C par rapport à la fin du XIXe siècle, c’est-à-dire l’ère préindustrielle (1850-1900).
L’avenir est déjà écrit
Sans surprise, le rapport du Giec souligne que les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique sont à l’origine de multiples phénomènes :
- Acidification des océans,
- Fonte des glaciers et de la banquise,
- Hausse du niveau moyen des océans (+0,2 mètre entre 1911 et 2018),
- Accroissement des épisodes météorologiques extrêmes (vagues de chaleur, cyclones, périodes de sécheresse),
- Augmentation moyenne des précipitations.
Une part significative de ces changements est d’ores et déjà devenue irréversible.
Les événements extrêmes comme ceux qui ont récemment frappés l’Europe (inondations en Allemagne et en Belgique, canicule en Grèce, feux de forêt en Turquie et en France…) risquent de devenir encore plus violents si les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas rapidement de façon drastique.
Ce sixième cycle d’évaluation doit également donner lieu à deux volumes complémentaires de ce rapport du GIEC, sur les impacts aux changements climatiques, l’adaptation et la vulnérabilité (février 2022) d’une part, et l’atténuation des changements climatiques (mars 2022) d’abord. Le rapport de synthèse général est, lui, prévu pour septembre 2022.